Page 13 - Magazine International Business Africa
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dossier
n Afrique, continent jeune et en place une épargne conséquente, des sources de financements alter-
dynamique, le secteur privé susceptible d’aller épouser les be- natifs auprès des associations, ton-
Econstitué à plus de 90% de soins d’investissement dont elles ont tines, voire auprès des usuriers et
micros, petites et moyennes en- besoin. Le plus souvent, les PME- autres préteurs sur gage.
treprises, est en plein essor. Ces PMI arrivent à faire face aux inves-
entreprises jouent en effet un rôle tissements à court terme. Or pour Certains jeunes pétris de talents se
déterminant pour l’économie d’un qu’elles se développent, c’est sur le retrouvent entrain de procéder à des
Etat. La Banque Africaine de Déve- moyen du long terme ». Pour le Dr avortements de projets, décident de
loppement en abrégé BAD estime à Ghislain MOUIL SIL, Chief Marketing mettre la clé sous le paillasson car
plus de 60 millions ces micros, pe- Officer and Communication Director craignant un non-retour sur inves-
tites et moyennes entreprises pré- de SafiMoney, plateforme numérique tissement. L’absence d’infrastruc-
sentes dans le continent africain. Des qui apporte des solutions financières tures de base qui puissent garantir
chiffres qui ne sauraient aucunement digitales, « l’existence d’une entre- la maitrise des couts de production
laisser indifférent. prise tient effectivement de la capa- et la commercialisation plus ai-
cité de son produit à répondre aux sée des biens et services , la quasi
Ces dernières occupent comme l’af- besoins de ses consommateurs. inexistence des politiques publiques
firme le Président du groupement prônant le culte de l’entreprenariat
patronal ECAM Protais AYANGMA En Afrique, l’échec de plusieurs permettant d’entrainer le plus grand
« une place hautement stratégique d’entre elles ne peut être attribué à nombre d’acteurs dans la promo-
dans tous les pays qu’ils soient dé- leur incapacité à développer des so- tion et le développement des activi-
veloppés ou en développement ». lutions de leur temps, car c’est bien le tés sur divers aspects, les faiblesses
Ces PME génèrent ainsi des emplois continent qui manque littéralement structurelles de l’environnement des
; Notons que plus de 80% de la po- de tout et qui présente la balance affaires, l’étroitesse du marché fi-
pulation active y compris le secteur commerciale la plus défavorable au nancier et l’absence des ressources
agricole en bénéficie. Des situations monde. Les ingrédients nécessaires stables adaptées au financement
salariales se créent favorisant le à l’épanouissement d’un tissu solide des investissements nourrissent
recul du chômage massif des jeunes, de PME sont entre autres l’ingénio- entre autre cette décision d’abandon
source de nombreuses dérives. sité des entrepreneurs, le pouvoir de ces entrepreneurs . Une nouvelle
Constat alarmant est fait, de ce que d’achat des consommateurs, la com- orientation de la législation vers un
celles-ci font face à d’énormes obs- pétitivité des entreprises et de leurs appui plus soutenu des PME, le dé-
tructions à l’instar de l’accès au finan- produits et l’accès au financement ». veloppement de nouvelles solutions
cement et pourtant elles contribuent Les institutions financières dans la afin de réduire les couts d’évalua-
jusqu’à 30% du PIB des économies plupart des pays africains adoptent tion des risques tout en augmentant
africaines. Si pour certains analystes dans leurs démarches de crédit le leur fiabilité au travers par exemple
la question du financement des PME procédé de « banque assise ». L’idée du canal numérique sont comme
est secondaire, pour d’autres elle étant de remplir pour la structure le précise le Dr Ghislain MOUIL SIL,
tient tout son pesant d’or. Elle se veut des formalités avant toute éventuelle des mesures adéquates pour mettre
absolument prioritaire, problème n°1 analyse du dossier. Une procédure un terme à ce problème. Un sujet
car comme le souligne Martin OMG- pas très évidente pour ces entre- qui cristallise davantage les atten-
BA ZING, expert en Economie « les prises qui recourent au secteur infor- tions. Pour l expert Martin OMGBA
fonds propres de ces PME ne sont mel qui d’après Protais AYANGMA « ZING, il faudrait pour le Cameroun
pas toujours suffisants pour faire reste fortement enraciné et continue par exemple, créer des banques de
face aux besoins d’investissement. d’entretenir une économie sou- développement et non les banques
terraine de masse dont les consé- commerciales ; L’Etat se doit dans la
De manière structurelle, continue et quences sur le plan macroécono- même veine d’apporter une certaine
régulière, les PME ont pour princi- mique sont désastreuses ». Une souplesse». Ces banques
pal problème l’incapacité à mettre situation qui pousse ces dernières à
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